La Liberté d'Expression sous Surveillance
Vie privéeQui sommes-nous?

Parler, ce nouveau courage

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PDB

Publié le 3 novembre 2025

Il fut un temps, pas si lointain, où la liberté d’expression n’était pas un luxe, mais un devoir. On discutait dans les cafés, on s’échauffait sur les places publiques, on se contredisait sans se crucifier. La parole française, ce mélange unique de verve, d’esprit critique et de panache, était la respiration naturelle d’un peuple libre. Aujourd’hui, elle n’est plus qu’un souffle contraint, surveillé, filtré, un soupir qu’on envoie sur un réseau social en espérant ne pas être banni pour “offense au réel”.

Oui, la liberté d’expression est devenue un champ de mines. On marche sur les mots comme sur des explosifs : un adjectif de trop, une formule mal comprise, un rire à contre-courant, et voilà qu’on vous transforme en hérétique des temps modernes. Jadis, on brûlait les corps ; désormais, on brûle les réputations. Et la cendre numérique est plus tenace que la cendre du bûcher.

Ce n’est plus le mensonge qui coûte cher, c’est la nuance. Ce n’est plus la haine qu’on craint, c’est l’opinion. Le courage, aujourd’hui, ce n’est plus d’affronter les puissants, les tyrans ou les dogmes armés : c’est simplement d’ouvrir la bouche. Il faut du cran, désormais, pour penser tout haut ce que tant murmurent tout bas.

Car la censure moderne n’a plus besoin de commissaires en uniforme. Elle avance masquée sous les traits du “consensus”, ce mot anesthésiant qui cache une exigence inquiétante : ne jamais déranger. L’époque ne veut plus qu’on cherche la vérité ; elle exige qu’on valide la morale du jour, cette morale molle, aussi changeante que le fil d’actualité d’un réseau social.

Mais tout n’est pas perdu. Certains, par instinct de liberté, refusent de tendre le cou à la guillotine numérique. Certains reconstruisent des espaces d’expression affranchis des garde-chiourmes du discours. Oui, merci à des hommes comme Elon Musk ou Pavel Durov, qui, par calcul, par provocation, ou par conviction, rappellent que la liberté doit parfois se réfugier ailleurs, dans ces nouvelles places publiques où l’on ose encore parler sans tuteur.

Ne nous méprenons pas : la liberté d’expression n’est pas un gadget technologique. C’est la racine même de toute civilisation digne de ce nom. Sans elle, plus de politique, car débattre, c’est vivre. Sans elle, plus d’art, car créer, c’est contester. Sans elle, plus de France, car notre pays est né d’idées exprimées haut, claires, vibrantes.

Parler librement, voilà l’acte de résistance du XXIᵉ siècle. Non pour agresser, mais pour respirer. Non pour choquer, mais pour exister. Dans un monde qui se surveille lui-même, oser dire n’est plus une liberté : c’est une bravoure.

Alors parlons. Encore. Toujours. Parler, c’est refuser la peur. Parler, c’est ôter ses chaînes, et peut-être, retrouver notre voix française.

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